Ce matin, au tribunal de Lyon, s’est jouée une étape déterminante pour l’affaire Bonfanti, qui pourrait avoir une incidence majeure sur de nombreux autres cold cases.
Cette affaire est un exemple de collaboration entre les services institutionnels, les victimes et associations. En 2020, Eugène Saia, frère de la victime, retrouve le dossier d’enquête dans la maison de leur père récemment décédé. Décidant de retravailler le dossier, il demande de l’aide à l’Association de Recherche de Personnes Disparues (ARPD) via Philippe Folletet puis transmet le dossier à la justice. Le procureur de la République ouvre une nouvelle enquête qu’il confie au groupe cold case de Grenoble. En 2022, 36 ans après les faits un nouveau suspect est mis en examen et avoue le meurtre de Marie-Thérèse BONFANTI.
Le suspect principal avoue avoir caché le corps, ce qui permet la découverte d’un crâne, identifié comme celui de la victime. La famille voit enfin renaître l’espoir d’obtenir la vérité et la justice. Après plusieurs atermoiements judiciaires, le mis en examen obtient sa libération pour cause de prescription.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon devait aujourd’hui se prononcer sur cette prescription et la validité de la mise en examen du principal suspect. Celle-ci a rendu un arrêt indiquant qu’au vu des éléments du dossier, il n’existait aucun élément permettant de dater le meurtre commis sur Marie-Thérèse Bonfanti. En conséquence, l’action publique du chef d’homicide volontaire n’est pas prescrite dans ce dossier.
Cette décision, si elle est confirmée par la cour de cassation – en cas d’appel par les avocats du mis en examen – est fondamentale :
- La non-prescription de ce dossier pourrait entraîner, par connexité, la non-prescription des affaires Liliane Chevenement et Marie-Ange Billoud.
- D’autres faits de disparition, où il existe une incertitude sur la date de la mort de la victime, pourraient bénéficier de cette même interprétation des textes.
Un espoir pour de nombreuses autres familles de faits similaires d’obtenir un jour justice !